Si l'assemblée générale 2014 fut qualifiée d'historique, celle de 2015, qui s'est tenue le jeudi 4 février 2016, s'inscrit dans la lignée et est à marquer d'une pierre blanche. Le président et fondateur de l'association LGV-Orthez-Oui, était entouré, à sa droite, du président de la Communauté de Communes de Lacq-Orthez et du maire de Mourenx, et, à sa gauche, du maire d'Orthez. Les invités qui ont pris place à la tribune, le contenu des divers rapports et le soutien affiché par la nombreuse assistance, ont permis de mesurer le chemin parcouru depuis la création en 2009 d'un collectif rapidement transformé en association pour réagir vigoureusement contre le projet de création d'une ligne directe allant de Mont-de-Marsan à Pau, avec "une gare betterave" du côté d'Uzein, mettant à l'écart tout le bassin ferrovaire d'Orthez.
Le combat de LGV-Orthez-Oui a été couronné de succès avec la signature par le Premier ministre et par le président du Conseil Régional d'Aquitaine, le 24 juillet 2015, du Contrat de Plan Etat-Région (2015-2020) dans lequel figure (après l'intervention de l'association et le coup de pouce de Denise Saint-Pé) le lancement d'une étude pour la rénovation, la modernisation et mise aux normes de la ligne existante Dax-Orthez-Pau.
"Nous sommes passés d'une mort annoncée à un retournement de situation ouvrant un nouvel avenir" se félicita René Ricarrère. Mais le combat continue pour préparer la prochaine étape : l'étude et la réalisation des travaux dans les meilleurs délais. A cet effet une brochure, nouvel outil de communication, a été présentée le jour de l'assemblée générale.
Yves Darrigrand, maire d'Orthez, Jacques Cassiau-Haurie, président de la CC Lacq-Orthez, et Patrice Laurent, maire de Mourenx, conseiller régional, utilisèrent tous les trois le qualificatif de "visionnaire" pour définir l'exemplaire engagement de l'association LGV-Orthez-Oui.
"Vous n'avez pas cédé à la mégalomanie, face à un projet pharaonique vous avez su faire preuve de cette sagesse et de ce respect qui vous ont amené à concevoir un projet raisonné qui est fédérateur et utile" releva le maire d'Orthez. Denise Saint-Pé, vice-présidente du Conseil départemental, également élue au conseil régional, qui connaît bien l'association LGV-Orthez-Oui (elle membre du conseil d'administration) souligna les ingrédients qui font la réussite de l'équipe constituée autour de René Ricarrère : "Il y a des compétences, de la matière grise, une passion, un objectif clairement défini, le souci de rassembler..."
Fabienne Costedoat, conseillère départementale, rappela que son canton d'Artix et Pays de Soubestre "est majoritairement tourné vers Orthez" et qu'avec son binôme Bernard Dupont "elle suivait avec beaucoup d'intérêt tout ce qui était mené pour favoriser le développement de la gare SNCF de la cité de Fébus".
Après les rapports d'activité, le comptes financier et les perspectives d'avenir, développés par René Ricarrère, Jean-Alain Laplace, Camille Chamard, Bernard Defrance et Jean-Claude Gracia, divers intervenants prirent la parole pour apporter leurs encouragements et remerciements : Francis Lansalot (président de la Communauté de Commune de Navarrenx), Bernard Cazenave, Paul Cayrat, Loïc Coutry, Christian Yacono, une délégation de l'Union Commerciale Orthez La Citadine, Didier Rey...
Lire aussi la présentation de la nouvelle brochure avec les informations de l'expert ferroviaire Philippe Castay, l'aspect économique développé par Camille Chamard, l'éditorial de René Ricarrère :
http://lgv-orthez-oui.over-blog.com/2016/01/lgv-orthez-oui-un-nouveau-document-de-communication.html
Camille Chamard, maître de conférence et directeur de l'IAE de l'université de Pau et des Pays de l'Adour
Didier Rey, maire de Lacq et président de l'Elan Béarnais Pau-Orthez, et Patrice Bernos, directeur de Chemparc
COLLECTE DES ADHESIONS
Pour adhérer à l'association, le montant de la cotisation est de 20€.
A envoyer, avec nom, prénom, adresse postale et adresse mail, téléphone, à
LGV-Orthez-Oui, 5, rue Frédéric Mistral, 64300 Orthez
LA VOIX DE LA CHALOSSE
Jean Darraspen, maire de Tilh, fit le point sur les temps de trajets en prévision et indiqua comment et pourquoi les Landais soutiennent activement le travail de l'association LGV-Orthez-Oui dont il est membre du bureau :
"Si je vous parle des temps de trajet, c’est pour éviter de laisser courir n’importe quelle ânerie sur le sujet. En effet, si nous voulons la modernisation de la ligne Dax, Puyoo, Orthez, Pau, Lourdes, Tarbes, c’est afin qu’y circulent encore les TGV, et qu’ils continuent, pour ce qui nous concerne, à s’arrêter à Orthez.
Bien sûr, nous n’attendons pas à ce qu’ils roulent à 320 Km/h sur ce trajet : ils ne le pourraient d’ailleurs pas, car il faut plusieurs kms pour monter à cette vitesse et encore plusieurs kilomètres pour s’arrêter ! La distance Dax-Orthez étant de 35 kms, ils n’auraient aucunement le temps d’accélérer et de décélérer ! Donc, le but est bien de circuler plus vite, mais entre 160 et 220 km/h sur ces tronçons, et aussi de continuer à desservir nos gares, notamment celle d’Orthez. Au passage, pour les plus anciens, rappelons-nous ce qu’étaient les trains rapides d’il y a une cinquantaine d’années sur cette ligne ! Donc, l’amélioration de la vitesse sera liée, puisqu’une partie du travail est déjà partiellement accomplie, sera liée donc au remplacement de la caténaire, au changement de la signalisation, et au remplacement de passages à niveau par des passages supérieurs ou inférieurs. Moyennant quoi, la vitesse globale de nos trains sera améliorée, assez nettement.
Mais le gros du gain de temps est tout de même celui lié à l’ouverture de la ligne LGV Tours-Bordeaux.
Aujourd’hui, nous allons d’Orthez à Paris en 5 h 02. Dès l’an prochain, nous parcourrons le même trajet en 3 h 52, soit un gain de temps de 1 h 10 ! De même, les palois gagneront Paris en 4 h 18 au lieu de 5 h 28 ! C’est tout de même très appréciable !
Une fois la ligne Dax-Orthez-Pau modernisée, soit en principe dans les 4 à 5 ans qui viennent, le temps Orthez-Paris ne sera plus que de 3 h 35 et celui de Pau-Paris 3 h 55 ! C’est-à-dire 20 mn de plus de gagnées. Donc, à l’horizon 2020, nous aurons gagné 1 h 30 sur le temps actuel ! Ce qui est déjà très satisfaisant.
Mais n’oublions pas le but principal, primordial même: faire en sorte que les TGV continuent à s’arrêter à Orthez, si possible aux cadences actuelles et au passage, que nous puissions gagner Paris sans changement. Notons aussi que nos collègues de Midi-Pyrénées travaillent sur l’amélioration de la ligne entre Toulouse et Tarbes-Lourdes. Car il n’y a pas que Paris dans la vie : combien de béarnais ou de chalossais ont à se déplacer vers Toulouse, voire plus loin ? Et nos étudiants, ils ne vont pas tous à Bordeaux ! Et puis, cette ligne modernisée permettra d’accueillir ces fameux TERGV, c’est-à-dire des trains express-régionaux à grande vitesse, mais, cette arlésienne-là, c’est pour un peu plus tard !
Et nous Landais, comment, pourquoi soutenons-nous activement le travail de l’association LGV-Orthez-Oui ? Simplement parce que nous considérons que nous avons assez consacré d’espace à la nouvelle ligne du projet GPSO, qui au passage n’impacte pas beaucoup l’environnement humain, car empruntant des zones peu ou non construites.
Toute nouvelle ligne massacrerait la Chalosse, terre avicole et agricole, ou le Tursan terre viticole et agricole, selon le scénario, et ça, nous ne le voulons pas, à aucun prix. La conservation maximale des espaces naturels préserve la faune et la flore, indispensables à notre biotope.
La ligne du projet GPSO traversera les Landes d’est en ouest et sera raccordée à Dax. Ce scénario est prévu, en principe, à l’horizon 2027 sauf aléas. A ce moment-là, on pourra aller d’Orthez à Paris en 3 h 15 et de Pau à Paris en 3 h 35. Quand on compare ces temps avec ceux de l’avion, de centre-ville à centre-ville, le TGV sera tout à fait concurrentiel.
Tous les chiffres que je vous donne ont été vérifiés et confirmés par les experts ferroviaires SNCF consultés à plusieurs reprises par notre association.
Ainsi donc, notre projet permettra d’allier la modernité de la vitesse, raisonnée et raisonnable et notre environnement, humain, animal, végétal, pour un coût supportable par notre économie. "
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